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Je vous invite à plonger dans mon île
Au pays des mille couleurs et saveurs
En vous laissant guider par les alizées
Dans un tourbillon de mots et de photos
Loin de toute agitation et pollution du monde moderne
Vous y découvrirez son âme profonde
A travers sa culture et ses traditions
Merci de vous évader l' espace d' un moment
Sous le soleil de Madinina...


Joshua.





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12 juillet 2006 3 12 /07 /juillet /2006 19:56

Imaginer un plat créole sans épices et sans herbes aromatiques est tout simplement impensable :

Bois d’ Inde, noix de muscade, curcuma, piment, poivre, gingembre… autant de parfums aux noms évocateurs d’ exotisme. Subtilité de goût qu’ il est impossible de les dissocier de l’ art culinaire caribéen.

Cet usage ancestral transmis avec amour dans le secret des cuisines par des générations de mères de famille soucieuses d’ enflammer les appétits, apporte encore à ces mets de nos jours une note et une saveur tropicale unique.

 

Le Piment

Originaire du Brésil ou des Antilles, le piment est le fruit d’ une plante herbacée de la famille des solanacées. C’ est l’ épice la plus courante et la plus utilisée dans le monde.

Il en existe pas moins de 200 variétés différentes des plus brûlants aux plus doux et de toutes les couleurs : jaune, vert, rouge, orange et même violet. Frais, sec, entier, broyé, moulu ou confit, il diffuse son goût dans toutes sortes de plats ( viandes, poissons ), de fromage, de sauce et se marie avec quantité d’ autres épices ( paprika, curry ).

Aux Antilles, il rehausse les ragoûts, le boudin, les accras et les poissons.

Antiseptique, décongestionnant, il diminue les risques cardiaques et contient de la vitamine C.

 

Le Clou de Girofle

Le clou de girofle est originaire des îles Moluques. C’ est le bouton floral séché du giroflier dont l’ odeur rappelle l’ œillet.

Les Hollandais en possédaient le monopole jusqu’ à ce que le botaniste français Pierre Poivre, en 1773 en dérobe quelques plants et réussisse son acclimatation. Cultivé aux îles de Grenade, Maurice, à la Réunion et aux Antilles, il relève, entier ou moulu, les mets salés et sucrés ( marinades, boudins créoles, colombos, desserts ou grogs ).

Antiseptique, analgésique, anesthésiant, il est efficace contre les douleurs dentaires.

La poudre de girofle a tendance à s’ éventer rapidement, il est donc préférable de ne moudre que les clous nécessaires à la réalisation de votre plat.

Pour supprimer le côté un peu âcre du clou de girofle, piquez-le dans un oignon, son goût sucré en adoucira l’ amertume. Réaliser « des pommes d’ ambre » en piquant des clous de girofle dans une orange, le mariage de leurs parfums embaumera le linge de vos armoires.

 

La Cive

Provenant d’ Extrême-Orient, la cive est introduite en Martinique au début de la colonisation. La cive est une variété de ciboule de la famille des liliacées, que l’ on a coutume d’ appeler « oignon-pays ». Elle parfume tous les plats antillais.

Ciselée et associée aux feuilles de bois d’ Inde, au gros thym et au persil plat, elle compose le bouquet garni créole, dit « bouquet-pays ».

 

La Citronnelle

Herbe aromatique vivace, originaire d’ Asie tropicale, la citronnelle, contre toute attente, est une graminée ( comme les céréales ). Elle pousse, aisément, en touffes denses dans tous les jardins créoles. Elle doit son nom au léger parfum citronné qu’ elle diffuse dans les mets qu’ elle accompagne. En cuisine, dans un curry ou ragoût de poulet, préférez-la fraîche. Seule la base du bulbe tendre et renflé coupé en rondelles est consommable. Manipulez ses feuilles longues et minces avec précaution car elles ont les bords coupants. On les réserve aux infusions pour leurs vertus digestives et sédatives.

Séchées et brûlées elles éloignent les moustiques.

 

Le Gros Thym

La forte odeur de cette plante vivace herbacée, rappelle celle du thym d’ Europe. D’ origine incertaine ( Inde ou Asie du Sud-Est ) tout comme l’ époque de son introduction en Martinique ( du fait de l’ amalgame avec son homonyme français ), les feuilles fraîches et séchées du gros thym sont froissées et se rendent indispensables dans le bouquet-pays et les plats ; les ragoûts, colombos, poissons et autres marinades.

Il calme les douleurs menstruelles, appliquées en cataplasme les feuilles fraîches et écrasées guérissent les petites plaies. En infusion, il stimule la digestion.

 

Le Bois d’ Inde

Arbre endémique de la famille des Myrtacées, les baies et les feuilles du bois d’ Inde composent l’ une des épices les plus typiques des Antilles. Déjà en leurs temps, les Amérindiens n’ avaient pas manqué d’ en faire largement usage pour leurs assaisonnements. Constatant que la chair du gibier en était naturellement parfumée.

L’ explication vient du fait que les oiseaux sont grands consommateurs des petites graines odorantes.

On l’ appelle également : bois, piment ou poivre de la Jamaïque, toutes épices ou encore quatre épices ( à ne confondre ni avec le mélange d’ épices, ni avec la nigelle, autre plante du même nom ). Son bouquet n’ est pas sans rappeler ceux de la cannelle, du girofle, du poivre et de la muscade et constitue à lui seul, tout un cocktail épicé à la saveur chaude et piquante.

Les baies s’ utilisent séchées et moulues avec du clou de girofle. Les feuilles se conservent plus longtemps séchées.

 

La Noix de Muscade

Cultivée aux Antilles, mais originaire des îles Moluques, la noix de muscade est l’ amande du fruit du muscadier. Elle entre dans la composition de bons nombres de gratins, plats salés, desserts et s’ harmonise parfaitement avec le punch.

Prenez la peine de la râper finement vous-même plutôt que de l’ acheter moulue afin de bénéficier de toutes ses qualités aromatiques.

Anti-nausée, elle soulage également des tribulations intestinales.

 

La Cardamome

Tout laisse à penser que cette plante vivace et rhizomateuse de la même famille que le gingembre, puise ses origines sur les flancs des collines des monts de la Cardamome, à l’ Ouest du Cambodge, au cœur des forêts humides et tropicales.

Son aspect évoque l’ iris, les fleurs sont blanches à gorges bleues. A l’ âge adulte, cette plante ressemble alors à un bambou ou à un roseau avec ses tiges droites, épaisses et longues et son feuillage vert.

Elle ne fleurit qu’ après 2 ou 3 ans de soins intensifs.

La cueillette des fruits s’ effectue avant maturité, manuellement et aux ciseaux, avec la plus grande minutie. Il faut éviter que les gousses, petites capsules de la taille d’ un pépin d’ orange, ne libèrent les précieuses graines au fort parfum mêlé de citron et d’ eucalyptus.

Des 3 qualités existantes sur le marché, préférez la cardamome verte, celle qui est encore en capsule. Elle est la plus odorante et se conserve sans difficulté, dans un récipient hermétique à l’ abri de l’ humidité et au frais.

Il suffira d’ ouvrir les capsules et de retirer la quantité de graines nécessaire à votre préparation.

Puis faites-les griller légèrement dans une poêle sans matière grasse et cuisinez-les en les conservant entières, moulues ou pillées.

Les cardamomes vertes ou brunes de qualité inférieure sont beaucoup moins parfumées. Cette épice est plus volontiers utilisée dans les mets sucrés, pâtisseries, boissons chaudes, salades de fruits, compotes.

 

Le Curcuma

Le curcuma est une plante d’ origine indienne de la famille du gingembre ( il se cultive et se cuisine de la même manière ). On l’ appelle aussi « safran des Indes » pour ses propriétés, parfums et teintes similaires. Sa couleur jaune orange vif provient des rhizomes de la plante d’ où est tirée l’ épice. Cultivé en Asie du sud-est et dans la Caraïbe, le curcuma entre dans la composition de la poudre de curry.

Il est apprécié pour son arôme poivré. Son parfum à l’ accent de gingembre, muscade et d’ orange est très discret.

D’ ailleurs, il est préférable de l’ utiliser frais car en poudre, il perd ses qualités aromatiques au profit de sa couleur exotique. Il accompagne les plats de viande et poisson. Il est très utilisé dans la cuisine végétarienne.

Antiseptique ( en poudre mélangé à du beurre chaud, il est appliqué en Inde sur les petites blessures ).

Anti-inflammatoire. Propriétés digestives, diurétiques, émollientes et antiscorbutiques.

 

Le Roucou

Bien cachées dans leurs enveloppes « épineuses » ces petites graines rouges foncé sont issues du roucouyé.

Arbuste endémique, les Amérindiens s’ enduisaient le corps de roucou pour se protéger des piqûres de moustiques et du soleil, mais aussi en guise de peintures de guerre.

Les graines de roucou colorent et parfument délicatement blaffs et courts-bouillons antillais. Une fois roussies dans de l’ huile et séchées, on en tire une poudre que l’ on mélange à du saindoux pour obtenir un beurre rouge ou à de l’ huile ( huile de roucou ).

Dans la période carnavalesque on s’ en sert de maquillage. Utilisée en cosmétologie cette huile vous donnera un joli bronzage cuivré.

 

La Cannelle

La cannelle est originaire du Sri Lanka ou de Birmanie.

C’ est la plus ancienne des épices et l’ une des rare qui soit une écorce.

Elle est issue du cannelier, arbre de 10 à 15 mètres à l’ état sauvage. Elle est de la famille des Lauracées.

Un peu d’ histoire :

Epice très prisée, la cannelle a été longtemps d’ un coût inabordable.

Elle était utilisée lors des sacrifices rituels et les Egyptiens s’ en servaient pour la momification.

Au XVIIe siècle, les Hollandais détenaient jalousement le monopole de son importation.

Si bien que vendre ou donner une seule branche de cannelier était considéré comme un crime dont le châtiment était la mort.

La récolte a lieu à la saison des pluies ( mai, juin, octobre et novembre pour le Sri Lanka ).

L’ écorce gorgée de sève à cette époque se prélève plus facilement. C’ est en séchant qu’ elle s’ enroule pour former des bâtons de couleur brun rosé ou orange similaires aux tiges creuses des cannes à sucre d’ où la cannelle tirerait son nom.

Les plants sont taillés de manière à empêcher la formation d’ un arbre. Seuls 4 à 5 rameaux sont conservés.

Il en existe 250 espèces différentes.

Les feuilles, elles aussi aromatiques, se distinguent par leurs 3 nervures parallèles.

De nos jours : Complètement démocratisée, la cannelle parfume quantité de desserts ( riz au lait, compotes, tartes aux pommes ) en Europe, alors qu’ elle entre d’ avantage dans la composition de mets salés en Asie ( 5 parfums chinois ).

Aux Antilles, très courante dans la cuisine créole, elle s’ associe aussi bien aux soupes, aux plats de viandes et de poissons comme aux gâteaux, dans le chocolat traditionnel et parfume à merveille les apéritifs à base de rhum.

Vertus : parfait dans un vin ou dans du lait chaud pour enrayer un début de grippe ou de rhume. Propriétés tonifiantes pour les sportifs.

Coutumes : en Autriche les amoureux en gage d’ amour s’ offrent traditionnellement des petits bouquets contenant de la cannelle.

A l’ époque victorienne, offrir de la cannelle signifiait : « ma fortune est à vos pieds ».

    

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10 juillet 2006 1 10 /07 /juillet /2006 15:43

                                    Chargement de la Canne...                                          Broyage au moulin...

 

Colonne à Distillation

Le Rhum Agricole

Dans les colonies françaises de la Caraïbe, occupées depuis 1635, les premiers écrits faisant état d’ une eau-de-vie associée à la production sucrière sont ceux du Père du Tertre ( 1650 ).

Ce dernier distillait écumes et gros sirops ( mélasse ) dans des alambics rudimentaires pour en sortir une eau-de-vie très forte à l’ odeur âcre.

C’ est en 1694, à l’ arrivée du Père Labat, que la distillation prendra réellement forme. Ses connaissances sur les techniques de distillation et l’ introduction d’ alambics de type charentais, ( destinés au cognac ), qu’ il importera de France, lui permettront de perfectionner le processus de fabrication du rhum ainsi que sa qualité.

De nombreuses habitations-sucreries s’ adjoindront alors une distillerie.

Les Antilles françaises deviendront les pionnières de la production de sucre et de rhum industriel au cours du XVIIe et XVIIIe siècle.

Au début du XIXe siècle, la chute des cours mondiaux de sucre conduira à la faillite de plusieurs unités sucrières et incitera les planteurs à délaisser la production de rhum industriel, eau-de-vie tirée de la distillation de la mélasse, au profit d’ un nouveau rhum - le rhum agricole – eau-de-vie issu du pur jus de canne ( vesou ).

La colonne à distiller permettant une distillation en continu remplacera progressivement l’ alambic.

Vers 1960, la production de rhum agricole supplantera la production de rhum industriel.

L’ industrie rhumière martiniquaise s’ orientera vers une production de rhum de haute qualité.

Aujourd’ hui, le rhum agricole est essentiellement produit aux Antilles françaises.

Il est reconnu pour la spécificité de ses arômes, sa saveur et son procédé de fabrication.

Mais, seuls les rhums de Martinique ont obtenu l’ AOC.

Le Broyage et la Fermentation

Le « vesou » est le jus que l’ on obtient de la canne à sucre broyée, préalablement lavée et coupée. Il constitue la matière première dans la fabrication du rhum agricole. Naturellement sucré et parfumé, il séjourne 24 à 48 heures, après avoir été filtré, dans des cuves de fermentation.

Il passera donc à l’ état de « vin de canne » avec une teneur en alcool variant entre 3 à 5°.

Dans une distillerie, rien ne se perd ! Les résidus solides issus du broyage de la canne ou bagasse, servent de combustible dans l’ alimentation des chaudières. Parfaite illustration de l’ autonomie énergétique permettant une production écologique au sein d’ une distillerie.

La Distillation

Pour que le vin de canne se transforme en rhum, il faut le faire passer par les colonnes de distillation de type continu.

C’ est la condensation obtenue par la température élevée à laquelle on le chauffe qui entraîne cette transformation. Mais ce rhum blanc à trop forte teneur d’ alcool ( 65° à 75° ) est impropre à la consommation.

Pour l’ amener à un taux d’ alcool consommable, on le conservera 6 mois, durant, dans des cuves en inox, en prenant soin de régulièrement l’ aérer et le brasser. On dit qu’ il se rassit.

Il reste encore à le réduire adjoint à de l’ eau distillée, ainsi il atteindra enfin un taux d’ alcool de 50°, 55°, ou 62°, prêt à être mis en bouteille et commercialisé.

 

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5 juillet 2006 3 05 /07 /juillet /2006 15:19

Origines

Originaire de Mélanésie en Nouvelle Guinée, la canne à sucre est une herbe géante vivace, rhizomateuse de la famille des graminées.

Elle aurait été découverte par les armées d’ Alexandre vers 325 av JC et rapportée dans le bassin méditerranéen à cette époque. Les agriculteurs de la préhistoire en faisaient aussi la culture.

Elle sera répandue par les Arabes au VIIIe siècle et introduite aux Antilles par Christophe Colomb bien des siècles plus tard en 1493, lors de son deuxième voyage.

La culture de la canne à sucre intéressera très rapidement les colons pour ses propriétés de conservation, d’ apports nutritifs et surtout de valeur marchande.

Elle remplacera la culture du tabac et de l’ indigo dans les Antilles à partir de 1640 et fera la fortune de la Martinique au XVIIe siècle.

Le sucre deviendra une monnaie d’ échange et de commerce international.

On comptera plus de 117 habitations sucreries sur l’ île en 1670 et jusqu’ à 456 en 1742.

La Plante

La tige de la canne à sucre est l’ élément qui la caractérise le mieux.

Souvent comparée à celle du roseau, elle constitue le réservoir en sucre de la plante avec une proportion de 10% à 18% de saccharose.

C’ est cette partie aérienne qui est utilisée par l’ industrie sucrière.

La tige de la canne à sucre ( ou plutôt les tiges car elles sont nombreuses sur le même pied ) est épaisse.

A maturité, la canne à sucre mesure de 2 à 5 mètres de haut, son poids varie de 0,3 à 6 kilos et son diamètre peut aller de 1,5 à 6 cm.

Elle présente un aspect assez lisse entrecoupé de nœuds très visibles tous les 10 à 20 centimètres.

A la hauteur de chacun des nœuds, elle est enveloppée de paille, d’ où partent des feuilles coupantes alternes et allongées pouvant atteindre 1,50 mètre.

Sa couleur peut aller du vert-jaune au violet en passant quelquefois par le blanc selon les variétés et l’ exposition au soleil.

Au mois de décembre, lorsque la période de floraison intervient, la tige se termine par une panicule surmontée d’ une inflorescence ( ou flèche ) composée de petites fleurs dont la couleur, tout comme celle de la tige, change selon les variétés. Ces fleurs contiennent des fruits de toute petite taille : des caryopses.

Contrairement à d’ autres plantes de la même famille, les graines de la canne n’ ont quasiment aucune vocation reproductrice car leur capacité en la matière est très faible et leur nombre assez réduit.

La reproduction sexuée n’ étant pas possible, la canne à sucre repousse chaque année, soit à partir du rhizome laissé en terre lors de la récolte, soit par bouturage.

 

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28 mars 2006 2 28 /03 /mars /2006 20:20

Présentation

         Le mot Yole vient du norvégien « jol » - canot - ; il désigne une embarcation étroite, longue, légère et très rapide, généralement menée par plusieurs rameurs et utilisée lors de compétitions sportives. La yole pourvue de voiles, a d’ abord été en usage sur la côte est de la Martinique par les pêcheurs, au détriment du gommier – terme désignant aussi bien une embarcation que le bois qui la compose – peu maniable et moins rapide.

         La Yole a donné lieu à des compétitions sportives prenant sans cesse de l’ ampleur au fil des ans. C’ est ainsi qu’ elle est sortie de son enfermement de quelques bourgs de la côte atlantique pour s’ étendre à toutes les villes côtières de la Martinique. Les courses de yoles voient s’ affronter des sportifs quasi professionnels regroupés en équipes sponsorisées par des villes ou des marques commerciales. De toutes les compétitions de voiles organisées tout au long de l’ année, le « tour de l’ île » est celle qui est la plus importante et suscite l’ engouement d’ un large public venant d’ horizons divers. C’ est l’ un des atouts touristiques de Madinina.

         Cet attrait sans cesse grandissant pour la yole a permis de la faire évoluer aussi bien dans sa conception que dans l’ organisation des régates tout au long de l’ année. Elle est désormais construite avec les bois les plus résistants et les plus précieux ( angélique, teck, poirier…) ; dotée d’ une ou deux voiles ( misaine et/ou grande voile ). Elle bénéficie en permanence des dernières technologies auxquelles on associe les qualités humaines et le savoir faire exceptionnel des équipages.

         La Yole de compétition est de nos jours un véritable chef-d’ œuvre ; elle dépasse les 9 mètres de long et n’ a rien à voir avec celle des premières courses de l’ époque où elle mesurait 6,50 mètres. La voilure a également évolué puisque du traditionnel coton lourd, on est passé au nylon plus léger avec une envergure plus grande.

         Pour structurer tout ça et former une véritable organisation, la société des yoles et gommiers de courses de la Martinique a été créée en 1972. Elle permet le rapprochement des participants et veille au bon respect des règlements. Elle est soutenue financièrement par les collectivités locales qui n’ hésitent pas un seul instant à promotionner une activité ancrée dans la tradition populaire et dont l’ attrait dépasse les contours de l’ île.


Fabrication

         En l’ absence de véritables plans, l’ expérience constitue le premier atout de la réussite. Avoir la bonne coque selon le type de régate s’ avère indispensable ; la yole peut se couvrir de deux voiles d’ une superficie totale de 100 m², sans « lest » et sans « quille » plombée. D’ une longueur totale de 10 mètres, la coque, les membrures, les mâts, les « bois dréssés », les « va et vient » d’ écoute, sont tirés de la forêt martiniquaise.

         Le bois le plus utilisé est le poirier local. La vergue quant à elle provient des champs de bambou de l’ île. Les autres pièces sont en teck ou en angélique qui sont des bois de la Guyane française. L’ originalité et l’ authenticité d’ une yole sont liées à sa fabrication artisanale réalisée dans les chantiers des villes du François, du Marin, du Robert et du Vauclin.


Equipage

         Le nombre d’ hommes à bord est fonction du choix de voile donc de la force du vent. Selon qu’ on utilise qu’ une seule voile – course à la misaine – ou deux voiles, les hommes sont au nombre respectivement de 6 à 11 en moyenne.

         L’ équipage se scinde en 4 parties :

                   La Barre.

                   Les Manœuvres d’ écoute ( orientation de la voile par le biais d’ un cordage ).

                   Les Bois dréssés – manœuvres de rappel -.

                   Les Cordes – manœuvres de rappel -.

         Le choix de la longueur de voile est fonction de la force du vent ; plus le vent est faible et plus la voile est grande et inversement.

         Lors de l’ utilisation de deux voiles, l’ une d’ entre elles se place à l’ avant de l’ embarcation et l’ autre au tiers.

         Le mât de la grande voile est soutenu par deux cordes mobiles que manient deux équipiers en effectuant des manœuvres de rappel, afin d’ assurer la stabilité de l’ embarcation.

         La vergue en bambou est mise au travers des mâts et a pour fonction de soutenir la voile.

         Les bois dréssés assurent l’ équilibre de la yole.


Ambiance à terre

       Lors du « Tour de l’ île » des yoles qui a lieu fin Juillet début Août ; à chaque arrivée d’ étape, une foule importante – telle une marée humaine – est amassée sur le bord de mer où de nombreuses échoppes en planches et tôles ou tentes sont montées pour la circonstance. Chacun y va de son petit pari sur le gagnant de l’ étape du jour tout en sirotant quelques punchs et dégustant des accras de toutes sortes entre autres mets ou grillades. C’ est la ferveur, la liesse au moment où pointe la première yole à l’ horizon. L’ animation atteint donc son paroxysme et ne se calme que longtemps après que les leaders aient mis pied à terre. Et la fête continue dans une ambiance bonne enfant sans qu’ aucun élément perturbateur ne vienne la gâcher. C’ est ça l’ ambiance d’ une arrivée d’ étape dont la plus attendue est celle de la ville du Diamant qui généralement scelle le tour et désigne l’ équipage victorieux.


Les Bébés Yoles

         Afin d’ assurer la relève des aînés et que la tradition perdure ; la société des yoles rondes a lancé avec succès, en 1984, les courses de « bébés yoles ». Sortes de petites embarcations de 6 mètres de long menées par des jeunes, l’ équipage est constitué de 5 personnes pratiquement toutes fils de marins-pêcheurs. L’ engouement et le nombre de participants aux différentes régates ne cessent d’ augmenter au fil des ans. On peut d’ ores et déjà dire que la yole a de beaux jours devant elle.

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20 mars 2006 1 20 /03 /mars /2006 03:11

 

         Du grec  « hibiskos » signifiant « plante consacrée à l’ ibis » - oiseau sacré des Egyptiens - ; l’ Hibiscus appartient à la grande famille des Malvacées parmi lesquelles on trouve le coton ou la guimauve.

 

         Il en existe plus de 200 espèces et plus de 30 000 variétés de par le monde. Pour la plupart ce sont des plantes qui aiment la chaleur à cause de leurs origines tropicales ( 20° à 32°C semble être l’ idéal ).

 

         Les fleurs peuvent être monochromes ou bicolores et l’ arbuste formé peut atteindre 5 mètres de hauteur et autant de largeur.

 

         L’ espèce la plus cultivée dans le monde est la « Rosa sinensis », appelée aussi rose de Chine, avec ses grandes fleurs d’ un rouge éclatant : Hawaii l’ a choisi comme emblême ; plus près de chez nous, en Guadeloupe, elle prend le nom de « rose de Cayenne » et possède des vertus médicinales – voir l’ article sur les soins par les plantes -.

 

         L’ Hibiscus est présent partout à Madinina sous des formes et couleurs très variées ; il est normal de voir sa fleur se refermer et tomber au bout de 24 heures pour laisser place à d’ autres fleurs. D’ une façon générale l’ hibiscus fleurit toute l’ année.

 

         Je vous propose donc de voir un échantillon de ce que la Martinique compte d’ espèces présentes sur son sol.

  

                Rosa sinensis                                                                        Hibiscus schizopetalus




               Hibiscus syriacus                                                                        Hibiscus sabdariffa

 

         L’ Hibiscus, outre son aspect ornemental, sert aussi à la confection de délicieuses confitures, de liqueurs, de thé ; à la préparation de tisanes et de sirops réputés contre la grippe, la toux ou au cours de n’ importe quel traitement anti-infectueux ; et à la composition de produits capillaires. Dans certaines îles, on utilise les feuilles en cataplasme pour soulager les douleurs.

 

 

 

 

 

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8 mars 2006 3 08 /03 /mars /2006 21:54

        Le Bèlè ou « bel air » est un genre musical dans lequel un chanteur entretient un dialogue entre les danseurs et le tambouyé - joueur de tambour -. Le chanteur est entouré de repondè – les répondeurs – et du joueur de ti-bwa – musicien frappant avec des baguettes l’ arrière du tambour ou sur un bambou -.
        La culture bèlè est issue du monde rural, des gens de la terre qui ont gardé ces chants et ces danses. Les chants, outre leur fonction de rythmer le travail, permettaient de raconter l’ histoire de l’ île, de la communauté, du voisinage, de relater avec ironie les différents entre colons, les déboires d’ un camarade ou du contremaître. Il s’ agit également d’ un art de vivre lié à la notion de partage, de solidarité et à la vie en communauté.

 

Les Origines

         La question de l’ origine du bèlè répond à une vraie problématique, liée au passé tumultueux de la Martinique. Durant la traite négrière, les esclaves étaient issus de différentes régions d’ Afrique noire et appartenaient à différents peuples de langue et de tradition différentes. Les ethnies les plus représentées selon les historiens étaient les Aradas, les Congolais, les Sénégalais et les Bambaras. Ces noms désignent les esclaves selon leur provenance géographique et regroupent plusieurs groupes ethniques différents. Ainsi, les Aradas venaient de la Côte d’ Ivoire à la Côte d’ or.

         De cette transplantation de la culture noire, de l’ influence européenne et des contraintes du système esclavagiste naît une altération des traditions musicales africaines et leur modification donne naissance à de nouvelles expressions musicales. Le bèlè en est une. Il ne s’ agit pas de l’ addition de cultures, mais d’ un processus transculturel dans lequel il est difficile de déterminer la provenance de chaque élément. La musique bèlè présente des traits musicaux issus de différentes cultures, et transformés pendant des générations. On peut cependant déterminer des influences prédominantes. De l’ Afrique, elle a hérité des rythmes et de l’ indissociabilité des chants et danses. De même, l’ utilisation de la peau du tambour et d’ un idiophone percuté sur sa caisse est une formule très répandue sur le continent africain, particulièrement chez les Bambaras. On la retrouve aussi à Cuba avec la rumba, à Ste Lucie, en Haïti, régions ayant connu aussi un apport important de peuples africains. Au-delà des instruments, les similitudes dans la danse et les rythmes sont frappantes avec la rumba populaire de la Havane et la capoiera du Brésil. L’ influence européenne est moins évidente dans la musique par rapport à d’ autres répertoires comme la haute-taille. Mais dans la danse, elle semble évidente : le quadrille serait hérité du XVIIIe siècle et se serait imposé comme modèle. Par contre, les figures chorégraphiques, la gestuelle et certains pas qui accompagnent les mouvements des danseurs trouveraient leur origine en Afrique. En dehors de la danse, il est difficile de déterminer les apports européens. La musique est pour l’ essentiel basée sur les percussions, et le style des chants avec les répondeurs rappellent les formules africaines. En revanche, la mélodie des chants et la langue créole seraient issues du syncrétisme Europe-Afrique.

 

Les différents types de Bèlès

         On distingue :

Les bèlès de travail ( fouyé tè, rédi bwa, téraj kay, coupé kann, manzonn, et gran son).

Les bèlès de divertissement ( bèlè, gran bèlè, bélia, kalennda, danmyé et ladja ).

Les bèlès pour veillées mortuaires ( bénézuel, kanigwé, karésé yo, ting bang ).

Les danses « la lune klè » ( mabélo, woulé, mango ).


Les Maîtres du Bèlè

       Impossible de les citer tous. Les grandes familles du bèlè se trouvent dans la région nord atlantique de l’ île, plus précisément dans la ville de Ste Marie.

Parmi les plus connus encore en activité on peut citer :

         Pour la partie chant

                   Cébarec Félix

                   Grivalliers Berthé

                   Grivalliers Raoul dit Ti Raoul

                   Rangon Siméline

                   Rastocle Benoit

         Pour la partie tambour

                   Vallade Apollon

                   Rastocle Paul

                   Casérus Félix


Siméline Rangon ( unique chanteuse soliste ).

         Dans les années 80, le Bèlè connaît une nouvelle jeunesse avec le chanteur Eugène Mona mort en 1991. Il a permis de sortir une tradition musicale de son enfermement.

Eugène Mona...



Les instruments 

 

Le Tibwa

Il fait partie de la catégorie des idiophones frappés. En Martinique les idiophones sont rarement joués seuls, la majorité ont une vocation rythmique et servent de soutien et de référent pour les autres expressions.

C’ est un instrument constitué de baguettes de bois très résistantes. Le joueur appelé bwatè est accroupi ou assis à l’ arrière du tambour et frappe ses deux baguettes sur le « ventre » du tambour ( technique utilisée pour les répertoires soirées bèlè dans le nord atlantique ). Un tube en bambou peut remplacer le tambour ( technique utilisée dans la région nord caraïbe ).

Le bwatè obtient deux hauteurs de sons, l’ une aigu et l’ autre plus grave. Le son aigu est joué par la main droite et l’ autre par la main gauche.

 

Le tambour bèlè

La technique de jeu du tambour bèlè est assez complexe et nécessite de la part du tambouyé la synchronisation et l’ indépendance de trois de ses membres : les deux mains et le pied droit dont on utilise exclusivement le talon. La main droite accomplit les rythmes de base propres à chaque répertoire. La main gauche assure un jeu régulier : elle dédouble les rythmes de la main droite, elle joue alors en « éventail ». Le talon du pied droit se porte sur la membrane à la hauteur désirée suivant le timbre que le tambouyé souhaite obtenir ; il joue alors « noté ». Plus il frappe vers l’ intérieur, plus le son est sourd et puissant. A l’ inverse plus il frappe en se rapprochant vers le bord de la membrane, plus le son devient aigu et moins puissant. L’ intervention du talon sur la membrane se fait le plus souvent lorsque le musicien joue dans le registre aigu.

 

 

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6 mars 2006 1 06 /03 /mars /2006 05:42

         Au cours des dernières décennies, l' habitat créole a évolué pas forcément dans le bon sens. Il a perdu son charme d' antan pour des raisons de sécurité et de coûts. Le tout béton a fini par prendre le dessus sur le bois dans une île où le climat s' apprête davantage à des constructions en matériau noble.

 

 

         Néanmoins, certaines personnes amoureuses de ces maisons anciennes de style colonial essaient de reproduire à l' identique ce mode d' édification dans la conception de leur demeure ; aidées en cela par des architectes locaux. Dans la plupart des cas, la maison s' est modernisée en perdant un peu de ce qui faisait son cachet.

 

 

         La Martinique possède tout de même un patrimoine architectural hérité des grandes familles de blancs créoles ou « békés ». Du temps de la traite négrière, de nombreuses habitations ont vu le jour à Madinina. Ces dernières restaurées sont en partie offertes à la visite au public. Elles s' étendent, pour la plupart, sur des hectares de terre et sont scindées en plusieurs édifices dont la maison de maître.

 

 

         Je vous propose donc d' en visiter une. Plus précisément la maison de maître de l' Habitation Clément dans la ville du François. Cette dernière a accueilli la rencontre au sommet Mitterrand/Bush en 1991.





En haut d' un long escalier de pierre, se dresse la maison de maître. Depuis 1770, ce site est celui d' une habitation sucrerie ; mais l' architecture date des années 1820-1840. Homère Clément en a fait l' acquisition en 1887.

Son organisation, qui n' a guère évolué depuis, est typique des maisons de planteurs des XVIIIe et XIXe siècles : une structure de bois centrale délimite des galeries qui permettent une bonne aération de la construction.



Le mobilier rassemble une collection de meubles de style Compagnie des Indes occidentales et orientales.

La table ronde du salon central est en teck massif et provient de l' île Maurice.



 
La bibliothèque est en teck massif et provient également de l' île Maurice.

 Un pupitre de régisseur présente un tiroir latéral articulé qui sert au rangement des encriers et des plumiers.



Dans la salle à manger, une très belle table en mahogany - l' appellation locale de l' acajou - provient de la Barbade.

Les galeries ont conservé leur dallage d' origine constitué de carreaux de béton colorés.


Le buffet martiniquais...



 La chambre à coucher où trône un majestueux lit à colonnes torsadées mâle-femelle et motifs fleurs de lotus.

Deux chevets Regency et un bout de lit encadrent cette belle pièce de courbaril - un bois prisé des ébénistes de la Martinique.


Petit salon attenant…


 

          Une maison c’ est aussi un mobilier et précieux dans ce cas bien précis. Rare sont ceux à posséder de tels meubles dont la valeur est inestimable. De nos jours, le confort moderne et le design prennent le dessus sur l’ austérité des meubles anciens. Allier les deux visions par un savant mélange de styles reste la voie à exploiter.

 

 

 

 

 


 

 


 

 


 

 




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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 18:19

         La Mangrove est une formation végétale côtière typique des zones tropicales. Elle est un écosystème particulier qui se développe dans des zones littorales, soumises à l’ influence des marées.

         L’ arbre caractéristique de la Mangrove est le palétuvier ou mangle. Il est adapté aux sols gorgés de sel.

         Quatre espèces de palétuviers dominent en Martinique :

                   Le palétuvier blanc ( dans mangrove haute ).

                   Le palétuvier gris ( également dans mangrove haute ).

                   Le palétuvier rouge ( dans mangrove de front de mer ).

                   Le palétuvier noir ( dans mangrove arbustive ).

         Ces espèces présentent divers caractères d’ adaptation au milieu. Le palétuvier rouge possède des racines échasses en arceaux ou rhizophores servant à la respiration et à la stabilité. Les graines germent sur l’ arbre et forment des plantules prêtes à coloniser les milieux inondés. Le palétuvier noir et le palétuvier blanc sont caractérisés par la présence de nombreux pneumatophores, racines aériennes courtes et renflées.


         La Mangrove assure un rôle essentiel de refuge, de nourriture et de lieu de reproduction à de nombreuses espèces animales : les crabes, les oiseaux, les poissons, …

         Par exemple, on y trouve :

                   Le Caïali qui est un petit héron au plumage vert sombre nichant dans les palétuviers.

                   Le petit Chevalier à patte jaune qui est un limicole migrateur.

                   Le crabe « cè ma faute » qui est un petit crabe rouge à la base et possédant une pince surdimensionnée par rapport à l’ autre.

                   Le Cirique qui est un petit crabe plat à couleur sombre.

                   De nombreux alevins y séjournent avant d’ atteindre la taille adulte.

         La Mangrove est un écosystème sensible qui repose sur un équilibre des échanges entre la mer et les flux d’ eau douce amenés par ruissellement terrestre.

         Elle joue un rôle de frein à l’ érosion côtière, de filtre et de purification des eaux.

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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 15:10

 

Lexique de quelques mots Créoles

 

Accras : Petits beignets frits, aux poissons ou aux légumes.

Anoli : Petit lézard vert.

Ajoupa : Petit abri recouvert de feuillage.

Blaff : Méthode de cuisson pour les poissons ou les crustacés (eau+épices).

Bakoua : Petit arbre fibreux qui sert à tresser les chapeaux  « bakouas », très haut et large à la base.

Béké : Créole blanc.

Bèt à Fé : Luciole.

Blanc Manger : Crème dessert à base de coco, de lait et de gélatine.

Bwadjak : Vieille voiture parcourant les défilés pendant le Carnaval.

Calalou : Soupe à base d’ herbes, légumes, crabe ou cochon.

Chabine, Chabin : Personne de couleur, au teint et aux yeux clairs.

Chadec : Gros pamplemousse.

Chatrou : Poulpe ( pieuvre ) comestible.

Cirique : Petit crabe.

Colombo : Viandes, volailles ou poissons au carry très épicé.

Corossol : Fruit des Antilles.

Féroce : Mélange d’ avocat, morue, farine de manioc et piment.

Giraumon : Potiron ainsi nommé aux Antilles.

Kokofiolo : Un peu idiot.

Lambi : Gros coquillage comestible.

Lime : Gros citron vert ou jaune.

Makoumè : généralement, homosexuel.

Mancenillier : Arbre d’ amérique dangereux de part sa sève et ses fruits ( petites pommes vertes ).

Manicou : Opossum.

Matoutou : Fricassée de crabes de terre.

 

 

Matoutou Falaise : Mygale, grosse araignée vénéneuse.

Miquelon : Expression de pêcheurs, aller hors de vue des côtes.

Pâté en Pot : Soupe épaisse faite d’ abats et de légumes.

Pitt : Arènes pour les combats de coqs ou de mangoustes.

Quimbois : Mauvais sort.

Ravet : Sorte de gros cafard.

Savane : Plateau herbeux.

Soudon : Sorte de coque plate.

Shrubb : Liqueur à base d’ oranges macérées dans du rhum.

Souskaï : Macération de sel, ail et citron vert + fruit de terre et de mer, poisson.

Tamarin : Fruit aux vertus laxatives dont on mâche la pulpe peu abondante.

Ti-Bo : Baiser affectueux.

Tinain : Bananes vertes à consommer après cuisson comme des légumes.

Titiri : Larve marine comestible.

Touffée : Cuisson à l’ étouffée.

Touloulou : Crabe noir et rouge-orangé.

Vidé : Ensemble de personnes qui défile lors du carnaval.

Vaval : Roi du carnaval.

Vonvon : Gros bourdon.

Yen-Yen : Petit moucheron.

Z’Habitant : Grosse écrevisse de rivière.

Zombi : Fantôme, esprit.

Zouk : Soirée dansante antillaise.   

 

 

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2 mars 2006 4 02 /03 /mars /2006 06:18

Moment de l’ année très attendu par la population Martiniquaise, les jours gras – précédant les 40 jours de jeûne ou carême chez les catholiques – sont l’ occasion de se divertir, se travestir, et de transgresser les interdits.

 

 

Le Carnaval aux antilles possède des spécificités liées à l’ apport africain des descendants d’ esclaves. Celui de la Martinique , après s’ être longtemps enraciné dans la ville de St Pierre d’ avant éruption de 1902, retrouve un second souffle en 1906 à Fort-de-France tout en se dispersant sur l’ ensemble de l’ île.

 

 

Le Carnaval, c’ est avant tout la formation de groupes humains travestis défilant dans les rues des différentes villes de la Martinique  ; le plus souvent au rythme de la musique des percussionnistes. La masse populaire ou « vidé » suivant de près ce cortège derrière des chars – semi remorques pourvus de sonos – où la musique est diffusée à fond la caisse. Certaines chansons sont composées pour la circonstance.

 

 

Enfin des personnages ou costumes sont dits traditionnels et incontournables. Mieux que les mots, je vous invite à découvrir tout cela en photos prises sur Fort-de-France – images de ce mardi gras -.


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Dans l' ordre, vous avez pu voir :

         1/ Le roi Vaval, mascotte du carnaval, représentant un personnage en liaison avec l' actualité marquante du moment ; en l' occurence la loi sur la colonisation positive...
         2/ Les Diables rouge masqués, portant de grandes cornes sur la tête et tenant à la main un trident. Ils s' amusent à effrayer les enfants sur leur passage. Phénomène attraction répulsion.
         3/ Les Caroline zié croki. Représentent des femmes portant leur mari saoul sur le dos. Saoul d' avoir trop fêté pendant les jours gras.
         4/ Les Neg gwo siro sont des hommes qui s' enduisent de sirop batterie - sirop pur de canne - et simulent le statut d' esclave du temps des plantations.
         5/ Les Touloulous sont des femmes couvertes de la tête aux pieds de façon à ne pas être reconnues de leur mari. Elles sont présentes dans les bals costumés et chargées de distraire les hommes en les invitant à danser. Elles se doivent d' être provoquantes.
         6/ Les vieilles voitures ou Bwadjak retrouvent un second souffle juste pour l' occasion. Elles pétaradent dans les rues de la ville.

            7/ Les échassiers sont des hommes et des femmes costumés perchés sur des échasses à hauteur variable.

            8/ Le groupe Moov qui a fait sensation cette année. Composé de percussionnistes chevronnés dont les femmes allient aussi bien la danse à l' utilisation de leur instrument.
         9/ Les hommes d' argile venant de la poterie de la ville des Trois-îlets participent à la fête depuis quelques années. Leurs gestuelles sont remarquables.
         10/ Le groupe de percussionnistes Matjilpa à l' oeuvre...
         11/ Le Bal Titane. Il puise ses origines dans la ville de St Pierre d' avant éruption. Ses hommes et ses femmes sont costumés à l' ancienne. Jadis tout ce petit monde d' origine modeste se retrouvait dans ce bal populaire la nuit venue ; des bourgeois n' hésitaient pas à y être de la fête.
         12/ Des Martiniquaises portant le costume traditionnel . Voir l' article sur " St Pierre, ville martyre ".
         13/ L' avant du char NRJ...
         14/ L' arrière du char NRJ où les décibels vous pénètrent les entrailles.


          Le soir venu, la fête se prolonge dans des soirées endiablées partout en Martinique ; ceci du dimanche gras au mercredi des cendres. La fête non stop pour de nombreux carnavaliers qui allient "vidé" à soirées. Dormir, se reposer est un crime ces jours-là...
               

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