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Je vous invite à plonger dans mon île
Au pays des mille couleurs et saveurs
En vous laissant guider par les alizées
Dans un tourbillon de mots et de photos
Loin de toute agitation et pollution du monde moderne
Vous y découvrirez son âme profonde
A travers sa culture et ses traditions
Merci de vous évader l' espace d' un moment
Sous le soleil de Madinina...


Joshua.





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23 février 2006 4 23 /02 /février /2006 18:32


1/ L' activité de la Montagne Pelée

 

La Montagne Pelée s' étend sur une superficie de 120 km² au nord de la Martinique et culmine à 1 397 mètres.

 

C' est l' un des neuf volcans actifs de l' arc insulaire des petites Antilles. Son édification a débuté il y a environ 400 000 ans. Des datations par la méthode du 14C ont permis de remonter la chronologie de ses cycles éruptifs du 0 des temps actuels ( 1950 ), jusqu' au - 40 000.


 



 

2/ Les éruptions historiques de la Pelée

 

« Extrait d' une publication de l' APBG , à l' occasion du congrès national de juillet 1980 à la Martinique  »

 

Ce célèbre volcan de la Martinique a été incontestablement le siège de terribles éruptions du temps où Madinina était occupée par les indiens. Ceux-ci, en effet, se voyant chassés de leur île par les colons mieux armés, ont jurés que la Montagne de Feu se vengerait...

 

Les éruptions de la Pelée pour lesquelles il existe des traces écrites datent de :

 

1792 : reprise spectaculaire de l' activité fumerollienne.

 

1851 : éruption phréatique.

 

1902 et 1929 : éruptions magmatiques avec production de nuées ardentes.

 

3/ Le 08 Mai 1902

 

L' employé du service télégraphique qui prononce ces quelques mots ne sait pas encore        l' ampleur de la terrible catastrophe qui vient de rayer St Pierre de la Martinique de la carte du monde.

 

Ainsi, la montagne qui donnait depuis de nombreux jours des signes manifestes d' activité a explosé.

 

Des  rescapés de navires qui étaient en rade ont décrit : « ...la formidable explosion...la descente du nuage de laves, de feu et de cendres...détruisant tout sur son passage...et, tout autour, des cris perçants d' agonie, des appels de détresse...l' enfer de Dante cent fois exagéré ».

 

De très loin, on a pu observer le phénomène :

 

Du Morne Vert, l' Abbé Altéroche a vu  « le cratère vomir des torrents de lave en feu, qui arrivés en un certain endroit se divisaient en trois coulées différentes, par lesquelles ils se précipitaient dans la mer, avec la rapidité d' un train éclair... ».











St Pierre pendant éruption...                         
La nuée ardente. 
              


St Pierre après catastrophe...




4/ La vie à St Pierre

 

Lors de sa destruction, et de la disparition de près de 30 000 de ses habitants,          St Pierre, la plus ancienne ville de la Martinique avait deux siècles et demi d’ existence.

 

C’ est en effet, en Septembre 1635, que Pierre Belain d’ Esnambuc, venant de       St Christophe,- première colonie française aux Antilles - avec cent hommes aguerris et bien préparés, des armes, des instruments, des plants, débarqua à l’ embouchure de la « Roxelane », bien accueilli par les Indiens Caraïbes qui l’ aidèrent à construire le Fort St Pierre, point de départ de la Cité qui connut un très rapide développement.

 

On y distingua très vite trois quartiers principaux :

 

Le Pont de Pierres ( qui date de 1766 et fut épargné par la catastrophe ), relie le quartier du « Fort » -  où fut construite, par les Jésuites, dès le 17e siècle une belle église - , à la paroisse du Centre.

 

Plus au sud « Le Mouillage » comprend toute la région portuaire autour du phare et de la cathédrale.

 

On peut ajouter pour être complet, plus au Nord, le quartier industriel de «  La Galère  », autrefois mouillage des galères royales et le quartier résidentiel de Fonds Coré.

 

Si Fort de France, en raison de l’ importance stratégique de sa rade, fut, dès le 17e siècle, la capitale de la Martinique , St Pierre était jusqu’ à sa destruction, la ville la plus importante, résidence de l’ évêque depuis 1853.

 

En 1902, on y comptait près de 40 000 habitants. St Pierre, « Le Paris des petites Antilles » disait un chroniqueur en 1815, était le centre des activités économiques et commerciales, au premier rang des grands ports de la Caraïbe , creuset de la vie intellectuelle, avec des écoles, des lycées réputés, et aussi un centre d’ animation culturelle par son théâtre et son carnaval, connus dans toutes les Antilles et au-delà.

 

Cette ville des Tropiques étonne par son architecture dont les constructions de pierres rappellent celle de la Nouvelle Orléans , comme en témoignent les ruines.

 

            Jusqu’ à ces dernières années, un des attraits de St Pierre était l’ eau qui arrivait de la Roxelane pour alimenter les fontaines et emprunter les canaux qui sillonnent la ville, assurant une appréciable fraîcheur.



Le Pont des pierres...
La Roxelane...
Le quartier Fonds Coré...


Lafcadio Hearn, cet écrivain anglais qui lors d’ une escale fut si séduit qu’ il revint y séjourner deux ans, nous fait une description précise et pittoresque :

 

« …Nous avons débarqué à St Pierre, la plus bizarre, la plus amusante et cependant la plus jolie de toutes les villes des Antilles françaises. Elle est entièrement construite de pierre, avec des rues très étroites, des auvents en bois ou en zinc, des toits pointus de tuiles rouges percés de lucarnes à pignons. La plupart des maisons sont peintes d’ un jaune clair qui contraste délicieusement avec le brûlant ruban bleu du ciel tropical qui les domine : aucune rue n’ est absolument plate ; presque toutes escaladent des collines, tournent, s’ entrelacent et décrivent des angles brusques. On entend partout le murmure bruyant d’ eau courante qui coule dans les profonds ruisseaux creusés entre la chaussée pavée et les absurdes petits trottoirs qui sont d’ un à trois pieds de large…L’ architecture est ancienne, du 17e siècle sans doute et rappelle beaucoup celle qui caractérise le vieux quartier français de la Nouvelle-Orléans …Les fenêtres sont des ouvertures sans châssis et sans vitres ; toutes sont pourvues de lourds volets aux lattes mobiles, à travers lesquels l’ air et la lumière pénètrent par des stores vénitiens. Les volets sont en général peints en vert ou en bleu-gris très vif.

 

 

 

            Les rues descendent vers le port par de vieux degrés de pierre moussue, et elles sont si escarpées, qu’ en regardant en bas vers l’ eau bleue, on a l’ impression d’ être sur une falaise. Par certaines échappées dans la rue principale, - la rue Victor Hugo - , on a une vue à vol d’ oiseau du port et des navires. Les toits de la rue voisine sont à la hauteur de vos pieds, et d’ autres rues grimpent derrière vous à la rencontre des sentiers de montagne. Elles montent très escarpées et se terminent parfois en des degrés de rochers de lave tout moussus et touffus d’ herbe.

 

 

            La ville a un aspect de grande solidité ; c’ est une création de roc ; on dirait presque qu’ elle a été taillée dans un fragment de montagne, au lieu d’ avoir été construite pierre par pierre. Les maisons ne comprennent en général que deux étages et un grenier, mais elles ont des murs de trois pieds d’ épaisseur. Dans une des rues, face à la mer, les murs sont encore plus épais et s’ avancent comme des remparts, de sorte que les recoins perpendiculaires des portes et des fenêtres donnent l’ impression de s’ ouvrir entre des arcs-boutants. Ce fut peut-être comme précaution contre les tremblements de terre et aussi par souci de la fraîcheur que les premiers architectes coloniaux construisaient ainsi, assurant à la ville une physionomie si digne de son nom, - le nom du saint du rocher.

 

 

            Du pittoresque et de la couleur : voilà les charmes particuliers et incomparables de St Pierre.   En suivant la Grand ’ Rue ou la rue Victor Hugo qui traverse la ville sur toute sa longueur, ondulant par-dessus les pentes des collines et franchissant un pont, on est de plus en plus enchanté par le contraste que forment les murs jaunes ombragés avec l’ étroit ruban déchiqueté du ciel bleu de gentiane. Du côté inférieur de la voie principale d’ autres rues      s’ ouvrent sur de merveilleuses échappées d’ azur : l’ azur chaud de l’ horizon et de la mer. Les marches qui descendent de ces rues jusqu’ à la baie sont noircies par l’ âge et un peu moussues sur les bords… Parfois, à cent pieds au-dessous de soi, on voit un navire qui repose dans l’ anfractuosité bleue comme suspendu dans le ciel, ou flottant dans la lumière bleue. Et partout et toujours, au soleil et à l’ ombre, l’ odeur de la ville parvient jusqu’ à vous, - l’ odeur caractéristique de St Pierre ; odeur composée qui rappelle un mélange d’ ail et de sucre, et ces étranges mets tropicaux si chers aux créoles ».


 

Lafcadio Hearn

" Un voyage d' été aux Tropiques "
 
 
Rue Victor Hugo avant...   Rue Victor Hugo après...                    
Rue Monte au ciel...


La Population

 

            La population se composait de blancs industriels, commerçants, fonctionnaires ou gens de passage ; des noirs, descendants d’ esclaves, des mulâtres, professeurs, médecins, avocats. Une population gaie, laborieuse, fière de sa ville et qui ne semblait nullement se soucier du volcan.

 

            « Une population fantastique, surprenante, - une population des Mille et Une Nuits. Elle est de couleurs variées, mais son ton dominant est le jaune, - jaune comme la ville elle-même, avec tous ces tons intermédiaires qui caractérisent la mulâtresse, la capresse, la griffe, la quarteronne, la métisse, la chabine, et qui produit un effet général d’ un beau jaune brunâtre.

 

            Droits comme des palmiers, souples et élancés, ces hommes et ces femmes de couleur produisent une profonde impression par leur allure si digne, et par l’ élégance aisée de leurs mouvements. Ils marchent sans balancer les épaules ; le torse, parfaitement équilibré, semble demeurer rigide. Pourtant ils marchent d’ un long pas plein, tout le poids de leur corps pesant sur la pointe extrême de leurs pieds nus. Tous, ou presque tous, vont nu-pieds, et le bruit de ces innombrables pieds nus, frappant les pavés surchauffés, ressemble à un chuchotement continu.

 

 

Les Costumes

 

 

            « L’ impression la plus nouvelle est, peut-être, celle que produit l’ éclat et la singularité de certains costumes de femmes. Ces costumes furent créés, il y a au moins un siècle, par une curieuse loi somptuaire qui réglait l’ habillement des esclaves et des affranchis de couleur, - loi qui permettait beaucoup de liberté quant aux étoffes employées et aux couleurs choisies, mais qui déterminait très strictement la forme. Certaines de ces formes évoquent des souvenirs de l’ Orient ; elles offrent de belles audaces en contrastes de couleurs, et la coiffure des jours de fête est si orientale que l’ on est presque tenté de croire qu’ elle fut introduite dans la colonie par quelque esclave musulmane. C’ est simplement un immense madras plié autour de la tête avec un art admirable, comme un turban ; une extrémité, passée dans le devant du turban, s’ y dresse telle une plume. Puis ce turban, toujours égayé de touches jaune-canari, est fixé par des broches d’ or, dont l’ une s’ attache devant, tandis que deux autres sont piquées de chaque côté. Quant au reste du costume, il est fort simple ; une chemise à manches, décolletée et brodée ; une jupe très longue derrière, mais rattrapée devant et attachée sous la poitrine de façon à amener l’ ourlet au niveau de la longue chemise ; et enfin un fichu jeté sur les épaules. Cependant les dessins et les couleurs des robes et des foulards sont exquis. Cramoisis, jaunes, bleus, verts vifs, lilas, violets, roses, disposés parfois en écossais, en damiers, en rayures : noir et orange, bleu de ciel et violet. Et quelles que soient les couleurs du costume, qui peuvent être étonnamment variées, la coiffure doit toujours être jaune, - d’ un jaune brillant, éclatant. A tout cela ajoutez l’ éclat de bijoux coûteux et anciens : immenses boucles d’ oreilles dont chaque pendant est formé de cinq cylindres d’ or soudés l’ un à l’ autre ; colliers à triple, à quadruple, à quintuple rangée de grandes perles creuses généralement d’ or mat, - mais parfois ciselées avec art ; le merveilleux collier-choux ».

                                         

 

 

           « Mais celles qui ont de si riches atours sont peu nombreuses. La plupart des femmes portent de lourds fardeaux sur leur tête, ou colportent des fruits, des légumes, des gâteaux, des mets tout cuits. Elles sont très simplement vêtues d’ une seule robe de couleur vive, ou douillette, qui tombe du cou aux pieds, très longue mais retroussée en général de façon à coller étroitement au corps, et à laisser les jambes nues parfaitement libres. Toute la journée ces femmes montent et descendent des collines sous le soleil ardent, nu-pieds, portant des fardeaux de cent à cent cinquante livres sur la tête. Sans doute l’ habitude de tout porter ainsi dès leur enfance contribue-t-elle beaucoup à assurer la vigueur et le port si altier de la population. Leur tête demeure presque immobile, mais leurs yeux noirs et perçants se tournent vers toutes les portes, vers toutes les fenêtres, guettant le signe d’ un client. Et les cris de la rue créole, proférés sur un ton aigu mais sonore, se confondent et produisent des harmonies fortuites très agréables à entendre ».


 

Le Théâtre

 

 

            Le premier édifice date de 1786 ; il fut plusieurs fois transformé, en particulier, au mois de décembre 1900 le théâtre rouvrit ses portes après d’ importants travaux qui en firent une reproduction miniature de celui de Bordeaux, et un des plus beaux monuments des petites Antilles. Il pouvait contenir 800 spectateurs.

 

            « La façade regarde la rue Victor Hugo. On y pénètre par une large entrée, fermée d’ une grille en fer forgé ; de larges marches faites de solides pierres de taille du Prêcheur, bordées de quatre rampes, conduisent au perron ; contre le mur une fontaine en forme de tête de sphinx à jet d’ eau et cascade sortant d’ une niche placée au centre de l’ hémicycle. Un escalier monumental montant en ogive mène au péristyle où s’ ouvrent portes et guichets ».

 

            « Après avoir franchi la porte du milieu on arrive aux Premières et au Foyer du public par un vaste escalier recouvert de carpettes. Deux portes latérales conduisent par d’ étroits escaliers en colimaçon aux secondes puis au Parterre et au Paradis – Les loges entourées de grilles encerclent le parterre ».

 

            Tout est confortable, luxueux même. Un grand lustre et des lampadaires illuminent richement la salle. La scène, large et profonde, permet l’ évolution aisée des acteurs dans les représentations à grand spectacle. De chaque côté de la scène : les coulisses et les loges des acteurs.

 

            Les murs tapissés sont agréablement décorés par des ouvriers locaux. Les décors, les tableaux, qui appartiennent à la ville de St Pierre, comme tout le bâtiment, sont pour la plupart l’ œuvre de M. Osenat, professeur de dessin,Fulconis aussi sculpteur de talent, gendre d’ un ancien maire de   St Pierre, M. Dupuis. Ce Fulconis avait en outre créé les premières crèches à la Martinique en 1883. On remarque aussi des décors nouveaux dûs au pinceau de l’ artiste Chapuis, précédemment décorateur du Grand Opéra de Paris.

 

            Une coupole surmonte l’ édifice, des médaillons décorés par des mains habiles s’ encadrent de la façon la plus heureuse dans des rosaces et autres dessins harmonieux. Le bâtiment dans son ensemble est véritablement remarquable.

 

            Tel est le temple que la ville de St Pierre consacre à Thalie. C’ est là que , non seulement les habitants de la Cité , mais aussi les amoureux du théâtre, soit de la capitale, soit de tous les autres villages de l’ île, viennent goûter aux joies du spectacle. Un service particulier de transport par bateau avait même été organisé spécialement par la Compagnie Girard.

 

            La nouvelle troupe dirigée par M. Erhard, ancien pianiste de Roumégoux, a été recrutée avec un soin particulier. Une fort belle troupe qui ne compte pas moins de 34 éléments. Parmi eux, surtout le ténor, Renault-Reynal, le plus prestigieux ténor qu’ ait connu notre Théâtre ; car il sera par la suite un des artistes les plus applaudis de l’ Opéra de Paris.

 

            Le répertoire aussi est de première qualité et la troupe remporte de brillants succès : «  La Traviata  », « Faust », « Le Trouvère », « Robert le Diable », mais aussi «  La Belle Hélène  », « Mamz’ elle Nitouche », également « Roger-la-Honte », « Les deux gosses », « Latude ou la prise de la Bastille  ».

 

            Mais le Directeur avait dû contracter d’ importants emprunts pour réaliser dignement la réouverture du Théâtre : même les subventions de la Ville et de la Colonie s’ avérèrent insuffisantes. L’ affaire n’ était plus rentable. A ces difficultés s’ ajoutèrent de graves différends entre le Directeur et plusieurs éléments de la troupe.

 

            Enfin au mois de mai 1901, la troupe se disloque, le directeur est déclaré en faillite. Mais ce n’ est pas la première fois qu’ un directeur doit déposer son bilan.

 

            Aussi les amateurs de spectacle attendaient-ils, confiants, qu’ un homme d’ affaires avisé soutenu par les pouvoirs publics, prenne en main la direction du Théâtre.

 

            Ils espéraient tous, ils espéraient même revoir « leur favori » Renault-Reynal, si simple, si sympathique, ce chanteur à la voix d’ or, à l’ occasion poète, qui leur avait rendu un hommage auquel ils restèrent longtemps sensibles. Il avait, en effet, publié en 1901 un recueil de poésies « Essais poétiques » et en première page se lisait la mention : « Aux habitants de la Martinique et particulièrement aux St Pierrois dont j’ ai reçu un si bon accueil, ce livre est dédié ».

 

            C’ était là le dernier témoignage d’ affection mutuelle qui devait se manifester entre un grand artiste et le public de St Pierre. Un symbole !

 

            Car un an plus tard, exactement, le 8 Mai 1902, la merveilleuse Cité allait disparaître, et avec elle le Théâtre, son plus bel ornement.

 

            Et depuis ce jour-là, le Théâtre de St Pierre affiche : « Relâche pour cause de catastrophe ».

 

            Lieu historique par excellence : dans son enceinte se sont déroulés des évènements politiques et sociaux parmi les plus importants de l’ Histoire de St Pierre, notamment sous la Révolution  : la première cocarde tricolore arborée par un spectateur en 1790, provoqua les premiers troubles entre monarchistes et républicains ; c’ est au Théâtre que pour la première fois, en 1836, blancs et hommes de couleur seront assis  côte à côte sans distinction de race.

 

            Plusieurs personnages illustres l’ ont fréquenté : le Guadeloupéen Dugommier qui sera général en chef sous la Convention et aura Napoléon sous ses ordres au siège de Toulon ; surnommé  « Libérateur du Midi », son nom sera inscrit sur l’ Arc de Triomphe à Paris.

 

Le vicomte de Vimeur de Rochambeau, Gouverneur de la Martinique ( 1793-1794 ).

Le baron de Mackau, gouverneur, plus tard ministre de la Marine.

Ferdinand de Lesseps.

 

Des artistes de grande renommée y ont exercé leur talent : Mme Marsan, l’ étoile
des Théâtres

de la Nouvelle Orléans, au 18e siècle, le fameux Vanhove, César Ribié, de la troupe des grands danseurs du Roi, ancien directeur du Théâtre de la Gaité, fondateur du Théâtre de Rouen ( fin 18e début 19e siècle ) et plus tard le baryton Alberti qui fera une brillante carrière à l’ Opéra de Paris.

            Il ne subsiste de l’ édifice que l’ escalier monumental, le dallage et le péristyle.

 

 

( Le Théâtre de St Pierre par M. Nicolas )



 

Avant...
  Après...                                  

Le Jardin des Plantes et le laboratoire agricole

 

 

            C’ est au début du 19e siècle que fut créé le jardin botanique, unique dans la Caraïbe - au pied de la Montagne dite « Le Parnasse », dans l’ habitation Corinthe ou Poirier - . Il fournissait en plantes rares de nombreux jardins d’ Europe et des colonies françaises. Le Laboratoire Agricole y a été rattaché en 1886.

 

 

Le Commerce

 

 

            « La ville comptait, précise Maurice Nicolas, plusieurs établissements bancaires, six consulats, quatre imprimeurs, trois journaux paraissant trois fois par semaine, seize rhumeries, une fonderie, une tonnellerie mécanique, une dizaine de bouchers, une quinzaine de boulangers et une centaine de marchands de comestibles, d’ importants magasins ou entrepôts sur le bord de mer, une quinzaine de médecins et autant de sages femmes ». Ajoutons que St Pierre disposait de l’ eau courante potable, provenant de la source Morestin, du courant électrique, du téléphone depuis 1881. Un petit tramway tiré par un cheval reliait les quartiers principaux.


                                      Le Port...                                                                   La Douane...

 

                                                                                Le Marché...


Le Belem et les autres

 

 

            En ce début mai 1902, le Belem arrive en rade de St Pierre mais sa place est prise par un autre bateau. Ce petit incident le sauva de la catastrophe. Le capitaine Chauvelon était à son bord au havre du Robert – de l’ autre côté de l’ île – lors des éruptions des 8 et 26 Mai 1902. Deux trois-mâts français, le Tamaya de Nantes – qui occupait la place du Belem – et le Biscaye avaient disparus corps et biens au cours du sinistre. Le Belem, qui n’ était qu’ à 30 km à vol d’ oiseau du terrible volcan, put cependant échapper au désastre. Mais son pont fut couvert de cendres et de cailloux, son gréement et sa mâture en subirent quelques dommages ; la couche épaisse de poussières volcaniques fut transformée quelques heures plus tard par la pluie torrentielle en une boue caustique consistante aussi dure qu’ un mortier. Les règlements portuaires interdisaient aux capitaines de lever l’ ancre sans autorisation. Le 7 mai, un homme pourtant, le capitaine Ferrata, commandant de l’ Orsolina, décide de partir de St Pierre. Son bateau est déjà couvert de cendres. Il connaît bien les colères du Vésuve et ce qu’ il voit l’ alarme. Les douanes refusent de le laisser partir, et le menacent de lourdes sanctions s’ il lève l’ ancre malgré tout. Il les quitte en leur répliquant : « Qui me les appliquera ? Demain, vous serez tous morts ! » Son bateau sera le seul rescapé de ceux qui se trouvaient en rade.

 

 

Le Bélem de retour à St Pierre pour le

Centenaire de l’ éruption…

 


 

Raz de marée dans la rade pendant éruption…

 

 

Aspect de la rade après…

 


 

 

 

 

 

Cyparis

 

            Seul survivant de la Catrastrophe de 1902, ce dernier – secouru quatre jours après l’ éruption dans le cachot de la prison où il avait été enfermé – fut atrocement brûlé. Il devait sa survie à l’ orientation du cachot – dos à la Pelée - . Il fut enrôlé par le cirque américain Barnum, pour être montré de part le monde comme un phénomène de foire ; connut quelques années de succès, et mourut à Panama, dans le plus grand dénuement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5/ Conclusion

 

 

            La ville de St Pierre, de nos jours, n’ a plus sa splendeur d’ antan. On peut en avoir une certaine nostalgie. Les vestiges témoignent inlassablement de sa grandeur passée. Elle reste malgré tout à visiter pour se rappeler sa magnificence. Le musée qui habite son sein est à voir entre autres lieux. Les progrès réalisés en matière de vulcanologie ; ainsi que l’ expérience du passé sont autant d’ atouts pour éviter le pire à l’ avenir.

 

 


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